Bientôt trois ans. Cela paraît toujours court et en même temps si long. Je ne suis plus jamais seule dans mon corps, mais de plus dans ma tête.
Tu es là tout près me dévorant chaque neurone, step by step… Sans répit, avec une force et une rage sans cesse renouvelée. Comment combattre ? Mal outillée, terrain inconnu, la science a atteint momentanément ses limites.
J’avais 37 ans et je venais à peine de rencontrer l’homme de toute une vie
Celui des films, celui que l’on ne croit même pas qu’il puisse exister. Un bon boulot, une vie ne nageant plus dans l’émotion. J’avais enfin baissé les armes et j’arrivais sur la berge après tant d’années de brasse coulée.
Le diagnostic est tombé sans bruit, sans éclat
Le médecin m’a dit pour détendre l’atmosphère : « j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle ; la bonne c’est que vous n’allez pas mourir ; la mauvaise c’est que Parkinson s’est installé définitivement chez vous ! »
Sans mentir, j’étais soulagée ! Juste de mettre un nom sur mon colocataire. Je savais depuis longtemps que tu étais là, au creux de mes pensées, niquant le côté droit de mon corps, perfide ennemi. La science a ses limites, comme tout a chacun. Moi, j’ai une maladie de vieux, apparemment trop étrange, pour que les médecins y croient.
J’ai porté pendant trois ans la culpabilité de ne plus me sentir normale
De trembler, de ne plus pouvoir écrire et surtout de défoncer le bout de toutes mes chaussures. Rien n’était assez pour ses blouses blanches ! Pas assez d’amour dans l’enfance, une émotivité exacerbée, la maladie de l’écrivain (autant dire imaginaire !).
Rien ne m’aura été épargné. Jusqu’à ce que je tremble trop, pour eux, et que je rencontre enfin un médecin bourré d’humanité (le comble !) qui a pris le temps de m’écouter et de m’envoyer voir un neurologue, enfin un détecteur de Fils de Park’s !
3 ans déjà, et le chemin ne fait que commence, après la lutte, l’acceptation sera ma prochaine étape
Et comment faire ? Par quel bout débuté ? Malchance, destin, à vrai dire, je m’en fous. Je cherche juste la lumière dans la nuit, l’eau dans le désert, la neige dans les Caraïbes.
Ma chance, dans la vie, c’est d’être accompagnée par un homme merveilleux et des amis fidèles, mais aussi d’être bourrée d’optimisme et de joie de vivre.
Je ne vais pas te laisser avancer sans combattre et crois moi, les outils je vais les créer, les affûter. Entre toi et moi… sale Fils de Park’s, ce sera à la vie à la mort. Le chemin de l’acceptation !
Anonyme
23 juin 2012 @ 15h36
je plussoie, tout le monde n'a pas la chance ni d'avoir des parents communistes ni d'avoir épousé le fils caché de Samy Nacery et C Jerome
bises
LN
Anonyme
23 juin 2012 @ 16h23
On t'as reconnu fantômas 🙂
Bises !!