C’est peut-être la morosité ambiante ou l’effet boomerang de cette crise dont on nous rabâche les oreilles qui poussent certains d’entre nous à se recroqueviller sur eux-mêmes…
Mais, la peur de l’autre, du « différent », engendre, ce que j’appellerais, « le désordre humanitaire »
Notre passé commun sur cette petite boule nommée la terre nous a déjà prouvé à maintes reprises que l’ostracisme n’est en aucun cas une solution.
Il peut également intrinsèquement induire un effet pervers chez la personne ou le groupe stigmatisé, se transformant en une source de colère, de dépression voir même d’agressivité. Ce qui crée par ricochet une raison objective pour les « excluants » d’asseoir leurs positions et ainsi la boucle est bouclée !
Si nous regardions la vérité en face, si nous arrêtions de courir ne serait-ce que cinq minutes de temps à autre pour réfléchir, nous accepterions plus facilement l’idée que c’est la rencontre de l’autre, du « différent », qui nous enrichit humainement et non, l’inverse.
Pour ma part, ce Fils de Park’s n’aime pas la course ni la définition simpliste, mais protectrice, que notre société donne au mot « normalité »
Il me pousse donc dans mes retranchements, m’obligeant à vivre plus doucement, mais aussi plus intensément, à réfléchir au sens même de la vie…
Et ce que je vois m’attriste parfois : un prêtre qui, lors d’un mariage certes catholique, mais ouvert à tous, nous met en garde contre le mariage gay, contre les couples mariés, mais sans enfant, des personnes qui me tournent le dos dans la rue parce que je tremble ou qui me bouscule quand je suis trop lente…
Plus je réfléchis, et plus j’accepte l’idée que seul le partage détruit les barrières
Car même s’il est toujours plus facile de se protéger de la différence, cet acte sur le long terme ne sème que les graines de la frustration et de l’intolérance.
Récemment, la question de l’adoption et du mariage gay a remis cette thématique sur le devant de la scène. Sujet d’actualité qui m’a bouleversée, et tout particulièrement les phrases assassines de certains de nos grands intellectuels français, condamnant et stigmatisant sans appel une partie de notre société. Je me suis sentie flouée, réalisant que mon pays se trompait peut-être de colère…
À mes yeux, il n’est pas possible de légiférer sur des sujets aussi importants sans prendre le temps de la réflexion, de l’étude de cas et surtout sans aucune compassion
N’y a-t-il que les enfants adoptés qui sont malheureux ? Les familles hétéros monoparentales n’induisent-elles pas non plus un déséquilibre homme/femme ? La maltraitance n’est-elle présente que dans celles dites recomposées ? Je ne crois réellement pas qu’à l’avenir nous pourrons nous satisfaire de schémas aussi simplistes.
Notre société est en pleine mutation et si nous ne prenons pas le train en marche, nous passerons à côté de notre propre évolution
Créant ainsi des groupes, des sous-groupes et ainsi de suite… jusqu’à l’implosion ! En ce qui me concerne, j’ai encore assez de voix pour me faire entendre, de courage pour me battre, et je ne laisserai pas tous ces « biens pensants » nous stigmatiser !
Et, n’oublions pas que la différence est une chance. Que chacun d’entre nous (à son échelle) a sa place dans notre société ! À nous de la rendre plus humaine, plus chaleureuse et accueillante…
Et les jours de doute, heureusement, que nous avons François Morel sur France Inter pour taper du poing sur la table et réchauffer nos cœurs ! Écouter ici : le billet de François Morel : « Fils de ».
Anonyme
11 décembre 2012 @ 12h22
Ton dernier message sur ton blog m'a beaucoup boulversée. Pourrais-je l'envoyer à mon ancien prof de Sociologie de la médecine. Je te passerai “Stigmates” de E.Goffmann…Ne te décourage pas…tu nous es si précieuse. Bises aux 2. A-Marie