Il y a des regards qui blessent, d’autres qui vous jugent, qui vous aiment ou qui vous brisent en mille morceaux. Il y en a qui trichent, qui dévient ou qui bousculent… Mais il y en a un seul qui peut être tout cela à la fois, c’est celui que l’on porte sur soi-même.
Et quel regard ?
À nous d’ajuster la focale. Imaginons que l’estime de soi soit une ligne de flottaison. Certains d’entre nous vont frétiller en surface comme des poissons dans l’eau. Quelques-uns, plus audacieux ou inconscients, tenteront le grand saut vers le soleil. Et d’autres se débattront sous l’eau quitte à en toucher le fond.
Ne me parlez pas de l’égalité des chances
De ce qui est inné ou de ce qui est acquis. Ce n’est pas le sujet. J’ai longtemps cherché des certitudes, mais au cours du temps, j’ai surtout acquis des doutes. Je peux juste témoigner de la vanité de certains, de l’équilibre incroyable de tant d’autres, mais aussi du désarroi des plus démunis.
Mais d’une possible reconstruction
Car j’ai appris au fil du temps que j’étais née avec le profil d’un sous-marin plutôt que de celui d’un poisson volant. Ne soyez pas tristes, car quand on démarre de tout en bas, la marge de progression ne peut être que spectaculaire. Ce qui, entre nous, participe grandement à la reconquête de sa propre estime ! Bref, je m’égare…
Prendre soin de soi. C’est le message, car nous sommes le meilleur garant de notre propre clémence. Dans le cas contraire, vous trouverez toujours un petit malin pour vous maltraiter ou vous mettre en danger et vous n’aurez pas les armes pour vous défendre. J’en ai fait les frais, ce n’est pas terrible !
Et plus tôt on le réalise, mieux on se porte. Pour ma part, la vie m’a fait une grosse farce ! La reconstruction a pris du temps et quand je suis arrivée au bout du tunnel… Parkinson m’attendait au bord de la route. Une bataille s’achevait à peine, qu’une nouvelle s’amorçait déjà. Quelle dérision !
Les accidents de la vie requièrent beaucoup d’énergie
La maladie m’a fait prendre conscience non seulement de la fragilité de notre propre condition, mais également que l’on ne peut pas mener des guerres sur tous les fronts. S’accepter et prendre soin de soi permet d’affronter la vie avec plus de sérénité, quels qu’en soient les enjeux. Et aussi de prendre soin de ceux qu’on aime !
Parkinson est en moi
Je ne peux rien y faire, mais je me rends compte que si j’accepte avec calme de cohabiter avec ce Fils de Park’s, c’est parce que je ne suis plus en colère contre moi-même. Et lorsque les premiers signes d’invalidité ont pointé le bout du nez, croyez-moi ou non, il m’a été bien utile de ne pas ressentir du dégoût ou de la tristesse en me regardant dans le miroir.
Puiser de l’aide dans l’estime de soi, c’est le cadeau incroyable que m’a offert la maladie et qui me permet aujourd’hui de la supporter. Et c’est ce que je voulais partager avec vous…
Lili
Ludovik Ludovik
4 septembre 2017 @ 10h04
Hola Lili!
plus de colère,
des doutes,
des sourires,
du désarroi,
le corps chevillé à l'âme,
l'âme au corps,
nager quand-même,
voler, marcher, écrire
quand-même
tu as l'audace de dire
ce qui va, ne va pas,
tes mots, portés par le vent
embaument l'air,
chaque fois plus doux
Marie Christine O Dowd
4 septembre 2017 @ 15h30
Quelle lucidité. Tu nous livre là avec sincérité ton ressenti et tes émotions qui viennent du plus profond de toi. C est un joli cadeau que tu nous fais, en tout cas moi je le prend comme tel et j'en suis très touchée.
Merci encore ma très chère Lili.
Lili Saint Laurent
14 septembre 2017 @ 19h03
Ce qui rend la vie plus douce c'est notre amitié !! Bisous doux…
Lili Saint Laurent
14 septembre 2017 @ 19h04
Merci d'être á mes cotés ! Ensemble on est plus fortes !!!!!! Affectueuses pensées et gros bisous…