Ne pourrait-on pas vivre dans une bulle ? Une bulle de savon lisse et douce comme de la soie, une membrane ultra protectrice qui nous servirait de bouclier émotionnel ?
La réponse est non, bien évidemment ! Mais avec ce Fils de Park’s dans mon cerveau, cette réponse négative à une résonance dissonante qui me laisse actuellement sans voix.
Les blessures émotionnelles accentuent irrémédiablement les symptômes de la maladie de Parkinson
S’entrouvrent alors les portes de l’enfer qui charrient par vagues successives de la tristesse, des crises d’angoisse ou tout simplement des tremblements. Mes pilules du bonheur sont comme anesthésiées et je me sens comme aspirée dans un tourbillon de panique !
Subitement, ce qui était le sel de la vie se transforme en acide corrosif qui me ronge les sangs. Et revient alors cette lancinante question : peut-on se protéger de tout, pour ne pas souffrir ? Et sa terrible réponse, non ! De toutes les manières, je ne rêve pas d’un monde lisse et sans saveur !
Mon seul souhait serait de ne pas être mise en danger par mes proches, par ceux qui pourraient comprendre ce déséquilibre émotionnel intérieur qui est mien, maintenant
Mais, je me rends compte que cela aussi est un vœu pieux ! La vie est comme une partition de musique où chacun joue avec des instruments différents. Forces et faiblesses y sont savamment mêlées, mais il n’existe jamais le même dosage.
Je suis en phase d’observation et je m’aperçois qu’il n’y a aucune raison que le monde se mette à tourner différemment demain. Par contre, pour ceux d’entre nous dont le parcours de vie est subitement dévié, l’axe central se déporte peu à peu, nous rendant peut-être plus clairvoyants, voire lucides. Et me reviennent alors à l’esprit ces quelques mots de Rimbaud :
« … Je travaille à me rendre voyant : vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s’agit d’arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens. Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète… »
Je ne suis pas poète malheureusement, mais la maladie devient pour moi un long chemin intérieur qui repousse mes limites physiques et mentales. J’hésite actuellement entre la lutte acharnée ou l’acceptation qui elle, conditionnerait des modifications internes profondes.
« Ce qui ne tue pas nous rend plus forts », disait Nietzsche. Alors, si je suis cette idée, je vais bientôt avoir un mental en béton armé !
Et non, je ne suis pas triste, je rêve seulement comme tout a chacun d’un monde meilleur. Suis-je stupide ou naïve ? Non, je ne crois pas ! Je suis profondément optimisme et c’est actuellement mon meilleur bouclier contre toi, sale Fils de Park’s !
Anonyme
14 août 2012 @ 10h01
tu as raison, faisons confiance à Nietzsche! Moi je l'ai toujours fait, ça marche!
Voici “un bout” de Beethoven que j'ai longtemps gardé dans ma poche. La surdité s'installe de plus en plus, il entend de moins en moins, après une grande période de détresse voici ce qu'il écrit à un ami: : ” je prendrai le destin à la gorge. Il ne me fera pas plier, il n'aura pas raison de moi”. Il venait d'achever sa 2e symphonie.
voilà, je partage ce bout de Beethoven avec toi. Et haut les coeurs!!!
R.
Lili Saint Laurent
16 août 2012 @ 7h29
Rien à redire … c'est exactement cela ! Gros gros bisous et merci de me l'avoir fait partagé ! 🙂
Anonyme
25 novembre 2012 @ 16h06
Merci en effet de nous avoir fait partager ce “bout” de Beethoven !
J'ai moi aussi cette P. de maladie et je me bats !
J'ai beaucop apprécié, aussi,les textes de Lili Saint Laurent