« La vie n’est pas ce que l’on vit,
elle est ce que l’on rêve. »
Louise de Vilmorin
Louise de Vilmorin, tel un papillon, s’est étourdie à la lumière et reflète pour beaucoup la frivolité. Mais « Loulou » était bien plus que cela, une femme de tête et de cœur, bercée par de très grands auteurs. De Saint-Exupéry à Malraux, en passant par Welles ou Cocteau…
On oublie souvent ses poèmes, empreints d’émotions, de dualité et de sentiments profonds. Elle a brûlé sa vie dans les flammes de l’amour, avec fougue et inconscience, mais forte d’une féminité visionnaire et d’un vrai talent.
Mon souffle me porte bien au-delà de ces frontières
En relisant ses écrits, je réalise que je ne peux pas vivre en regardant mes pieds ni en regardant en arrière. Certes, le chemin est long, parfois ombragé, souvent ensoleillé ou partiellement pluvieux. Mais, je suis née joyeuse et reste intensément pétrie d’espoir.
Pourtant, je ne ressens pas le besoin de me brûler les ailes à la chandelle. Car je pense qu’à ne jamais envisager les conséquences de ses actes, on finit souvent par modifier ses rêves.
Mieux vaut trouver un savant dosage permettant de prendre soin de ses rêves, même les plus fous, tout en aimant sans compter !
Enfin pour nous, petits terriens, car pour les plus Grands, cette inconscience et cette boulimie de vie sont source de création. Faisant jaillir ainsi cette dualité merveilleuse qui oscille subtilement entre une mélancolie profonde et un bonheur sans limites ; sceau des plus beaux poèmes.
La maison des enfants
Le grand vent du matin
Ne dénoue au jardin
Nul ruban de soie verte.
Et plus de compliments
Au midi de ma fête
Et plus de petits pas,
Plus de secrets tout bas
Ni de cris à tue-tête.
Y puiser votre image.
Votre jour est toujours
L’objet de mon envie.
Revenez à mes bras,
Ne vous éloignez pas
Du sein de votre vie.
Enfants petites filles ?
Plus de chansons Françaises.
Ni de châteaux de sable.
Et que planta mon père.
Devant la porte ouverte.
Louise de Vilmorin, Le Sable du sablier, 1945