J’aimerais tellement ne jamais t’avoir rencontré ! Et pourtant maintenant, comment imaginer un autre chemin, une autre vie loin de toi, M. Parkinson ?
Suis-je profondément la même ou tout simplement une autre ?
Suis-je un bout de moi d’avant tricoté d’un bout de toi maintenant ? Ou alors, suis-je en train de devenir toi, m’effaçant de moi ? Je ne pourrais pas répondre à cette question, je ne me sens pas différente, mais parfois je me sens amputée !
Tu m’as volé de l’insouciance, de la confiance et tu m’as offert en échange de la souffrance, du désarroi et un sentiment inconnu, la peur…
À vrai dire, je pense qu’il n’y a pas de fausse route
Il y a juste notre propre vie qui se déroule à son rythme suivant une partition qui parfois nous échappe. Je ne me sens ni punie, ni responsable, j’essaie juste la haute voltige !
Pour vivre avec ce colocataire encombrant, je dois réapprendre tous les matins ce que je pensais acquis la veille. Ne surtout pas regarder trop loin pour conserver mon équilibre et faire attention aux ornières, car la marche n’est plus un atout.
Je voudrais tellement vivre loin de cet univers, me définir autrement que par la maladie, mais tout me rattrape sans cesse, ne me laissant que peu de répit.
Il faut que j’accepte le présent sans espérer un avenir meilleur, c’est le plus dur
Et même si depuis longtemps j’ai appris à vivre 24 heures à la fois, maintenant la route prend une tout autre direction. Parkinson est une maladie chronique, un dérèglement de tous les instants et pourtant, on ne peut pas vivre à la minute à moins de viser la folie !
Pour ne pas buter à chaque instant, il faut que j’arrive à marcher lentement, à mon rythme. Je ne vois pas d’autre issue que l’acceptation pour à nouveau pouvoir envisager l’avenir.
Et cette étape-là, c’est comme une putain de bombe qui peut exploser à tout instant ! Je ne ferai pas l’impasse de la tristesse, de la mélancolie, il faut que cela sorte pour que je m’en libère.
Heureusement, à chaque étape de ce marathon, je reconnais mes amis sur le bord de la route, l’amour et la protection de mes sœurs, de mon amoureux, de notre famille et le sourire de mes nièces qui me poussent fortement vers la suivante ; dessinant dans le sol imperceptiblement les 24 prochaines heures.
J’ai de la chance vraiment et rien que pour cela, je me battrai encore ! Le blog a atteint les 2000 pages lues !
Du fond du cœur, soyez-en remerciés !