Il y a dans mon cerveau un silence immense et lancinant ! J’ai beau m’agiter dans tous les sens, refuser la solitude ou le repli, rien n’y fait, il me colle aux baskets comme un bout de scotch !
Et c’est reparti pour un nouveau tour de manège, une nouvelle étape à traverser, celle du monde du silence.
Je dois bien reconnaître qu’avec ce Fils de Park’s, je ne m’ennuie jamais ! Ce qui me tue ce n’est pas la maladie en elle-même, mais sa durée illimitée. Comme un chariot de montagne russe, dont on ne descendrait jamais et qui vous accapare tous les sens jusqu’à la nausée.
Mais où est la frontière entre l’endurance et l’épuisement, entre le courage et l’acharnement ?
Mon être, secoué à outrance, se réfugie peu à peu dans un monde parallèle, protecteur et solitaire. Il est si difficile de décrire cet état, les mots tournent dans ma tête, mais n’en sortent pas, m’emmurant peu à peu dans un monologue qui m’épuise.
Comment peut-on ressentir conjointement le bonheur de la vie et son impermanence ?
Cette étape est difficile, mais pas impossible, juste un peu trop silencieuse à mon goût ! Elle ne se déroule plus entre moi et mon colocataire, mais bien au cœur de moi-même, de mes fondations.
Tel un petit bouddha, je la traverse en confiance, doucement, mais sûrement… Elle est coriace, mais moi aussi ! Et heureusement, les outils sont là pour m’épauler et me guider, le yoga toujours, mais aussi la méditation. Sans compter, l’amitié et l’amour chaque jour partagés !
Le silence est donc douloureux, mais salvateur. Et bientôt, je l’espère, il ne sera plus qu’un lointain souvenir…
Ouinie@gmail.com
10 juillet 2013 @ 15h21
Courage Lilli, mes pensées sont avec toi .
Amitiés.
Marie Christine.
Le dab
16 juillet 2013 @ 21h18
Les outils
La cruauté de la maladie est bien un puits sans fond…
Mais il y manque peut-être quelque bon remède
Et d’abord ne pas perturber l’organisme par tout mode de vie qui lui serait inadapté (horaires irréguliers par exemple)…
L’entretenir par une récréation gymnastique (aquatique par exemple)…
Certains remèdes, et des plus efficaces, sont, on le sait, à venir
Mais d’autres probablement moins spectaculaires n’en sont pas moins porteurs d’espoir
Ainsi les activités artistiques nouvelles
Une activité créatrice pétrie d’audace et de non-conformisme qui est plus fréquente dans la Maladie de Parkinson
Tel retrouvait sa dextérité dans le dessin de courbes harmonieuses
Tel autre dans la musique et spécialement le tango
Comme si l’activation des circuits du plaisir libérait de la dopamine redistribuée dans les circuits de la motricité…
Guérir, comme le disait Canghilhem, n’est ce pas se donner de nouvelles formes de vie ? »
Oui il arrrive que la maladie puisse stimuler la créativité
Oui, car elle est un voyage
Dès lors, suivre ses intuitions n’est pas déraisonnable
Il faut savoir y consacrer le temps voulu au-delà de l’instant de la vision éidétique.
Heureusement que la mélodie du bonheur n’est pas définitivement interrompue…
Bibliographie :
– F. Sellal, R. Carcangiu, « Creativité artistique et maladie de Parkinson », Abstract neurologie, n°101, 2011
– A.Chatterjee, P. Amorapanth, R.Hamilton, « Art produced by a patient with Parkinson’s disease », Behavourial neurology, 2006, 17, p.105-108
Lili Saint Laurent
20 juillet 2013 @ 8h15
Merci beaucoup !! 😉
Lili Saint Laurent
20 juillet 2013 @ 8h25
Cher Dab,
je suis bien d'accord et il semblerait effectivement que les artistes soient nombreux parmi les Combattants de l'ombre ! Et même si parfois, je peine un peu techniquement … je me sens tellement vivante quand je retourne à mes pinceaux, à l'écriture ….
Merci pour les références !
Bisous
Lili