Il était une fois Parkinson, un pays aride, où ne vivent que des personnes âgées. Enfin, c’est ce qu’on croyait…
Et pour avoir accompagné mon propre grand-père sur ce chemin difficile, je n’en avais jamais douté ! D’ailleurs, j’y croirais toujours si je n’avais pas été à mon tour emportée dans ce tourbillon !
Car qui peut croire que ce Fils de Park’s s’attaque désormais à de jeunes personnes ?
Certes, les combattants de l’ombre ne sont pas légion, même si leur nombre tente de s’accroître dangereusement.
Alors voilà pourquoi, le jour du diagnostic, j’ai pris au moins 30 ans en pleine figure. J’ai ressenti une sensation fugace de vieillissement accéléré face auquel je ne pouvais rien. Et depuis 4 ans maintenant, je ne cesse d’entendre : « tu es trop jeune, ce n’est pas croyable, cela ne se voit pas, etc. ».
Si je suis donc ce raisonnement, je devrais me sentir plus vieille, amoindrie. Je fais la fière, mais cela arrive quand même parfois ! Mais dans l’ensemble, l’expérience de la maladie tente de me prouver le contraire.
Cela peut paraître incroyable, mais ce Fils de Park’s m’oblige sans cesse à me référer à mon enfance ou plus exactement à « l’état » d’enfant, car beaucoup de nos besoins sont similaires :
- une aide pour effectuer les tâches quotidiennes
- une protection émotionnelle face aux sentiments violents et à la folie humaine, dans la limite du possible…
- une nourriture équilibrée
- une activité physique constante
- un sommeil réparateur
- une vie équilibrée, parsemée de repères intangibles
Cohabiter avec ce Fils de Park’s c’est donc tendre vers son état originel, vers la souplesse du corps, la légèreté de l’être, la candeur de l’enfance…
Cette gymnastique intellectuelle et quotidienne pourrait être utile à toute personne (apprendre à déléguer, prendre soin de soi, accepter ses propres fragilités, etc.), malade ou non, mais la différence c’est que pour nous, les combattants de l’ombre, c’est vital !
Et c’est pourquoi, contrairement aux idées reçues, je ne considère pas que ce Fils de Park’s me vole 30 ans de ma vie.
Même si ce n’est pas toujours évident, cette cohabitation forcée m’a également offert l’occasion d’un beau voyage aux origines de la vie, au creux de mon enfance…