Du cuir
Comme une armure
Pour me protéger
Des blessures
Du papier
De toutes les couleurs
Pour égayer
Mon cœur
Décorer
Écrire
Sans repos ni relâche
Sombrer dans le néant
Tous les jours
De plus en plus souvent
La nausée
Continuer à créer toujours, malgré les écueils et les douleurs, pour rester au plus près de soi.
Trouver la motivation de retourner au combat, de ne pas céder face à l’angoisse, de rester positif quoi qu’il en soit, contre vents et marées.
Créer encore et toujours, pour faire du beau, du tangible, du concret. La concentration m’éloigne de l’incertitude et de l’absurdité de ma vie. Elle m’offre un temps de repos, loin de la galère et des tremblements.
Il y a maintenant de l’urgence à vivre, à respirer. Ne rien négliger, plus de place pour le hasard, le temps est minuté, le temps nous est compté.
Alors, dans ce petit atelier, coincée entre ma machine à coudre et mon établi, perdue dans mes effluves de colle, je reprends le chemin de la vie, de l’envie. La matière qui se transforme sous mes doigts me plaque sur le réel, sur du concret.
C’est parfois éphémère, parfois inexistant, mais dans mon esprit c’est toujours présent. Je ne veux pas lâcher et, malgré les difficultés, j’essaie d’y retourner souvent.
Ma petite entreprise a du plomb dans l’aile, mon statut de free-lance est en vacances. Mais ce n’est pas grave, même si ce n’est pas rien. Contre l’absurdité de l’invalidité qui pointe son nez, je veux encore y croire !
Mon atelier comme un radeau auquel je me raccroche. Je mettrai plus de temps, j’apprendrai la patience et l’humilité, mais je serai là toujours, même à genoux.
Car tous ces instants,
comme des petits cailloux,
balisent mon chemin.
Le cuir devient couvrureLe papier prend cambrureLes fils se tissent
Avec malice.Et le cliquetisDe mes outilsEn résonance
Martèle le temps présent.
Celui de l’inconscience
et du champ des possibles.
Marie Christine O Dowd
1 juillet 2016 @ 5h56
Bravo Lili, c'est tellement vrai et évident, tu as raison. Mais quel force il faut pour mener un tel combat, un combat personnel , celui d'une vie .
Lili Saint Laurent
1 juillet 2016 @ 6h33
Il faut de la force, c'est vrai, celle de combattre ensemble et de partager ! Merci de ton amitié et de ta présence à mes côtés. Affectueuses pensées. Lili
Anonyme
1 juillet 2016 @ 7h14
Merci Lili pour ces mots tellement justes…j essaie moi aussi de contrer Parki en lui laissant le moins de place possible dans ma vie…elle est pourtant toujours prête à en vouloir plus…ce sont mes petits enfants la couture la lecture…a qui je laisse le soin de prendre le maximum de mon temps pour lui en laisser le moins possible. …lutter combattre pour moi et mes proches..pour me tenir comme un ” i ” comme vous dites…la meilleure des journées pour toi
Arnaud Masson
1 juillet 2016 @ 8h23
Tellement impressionné par ta créativité et ton talent d'écriture en plus de ta volonté innébranlable. Continues à inventer et te réinventer… Z
Lili Saint Laurent
1 juillet 2016 @ 8h46
Merci beaucoup pour ces mots si doux, si tendres ! La malade nous amoindrit tout en rendant plus endurant, quel paradoxe ! A travers vos mots (maux), je devine une force extraordinaire et lumineuse, quelle chance pour vos petits enfants ! Au plaisir de vous lire de nouveau. Amitiés. Lili
Lili Saint Laurent
1 juillet 2016 @ 9h05
Ton regard bienveillant et ton amour inconditionnel sont des garde-fou puissants qui me guident et m'apaisent aussi dans les moments de doute. Et nos crises de fous rires, comme des lames acérées, renvoient régulièrement ce Fils de Park's au tapis. Et c'est tant mieux !!! Merci 🙂 Ta Zzz
Sylvie-Anne
1 juillet 2016 @ 19h28
Une fois de plus…
Balle au centre,
coup franc
et droit au but,
goal marqué par Lili!
Touchée en plein coeur,
je partage
et
t'applaudis…
Sylvie-Anne, la Belge
Ben oui…C'est pas tous les jours qu'on est en quart de finale… 🙂
Anonyme
4 juillet 2016 @ 15h27
Une fois de plus le commentaire est parti aux oublièttes. il te disait notre admiration pour ta poésie et la chaleur qu'elle dégage, pleine d'optimisme et d'amour. Nous ne t'oublions pas et pensons fort à vous deux. Los padres
Lili Saint Laurent
4 juillet 2016 @ 22h19
Coucou Sylvie-Anne, heureuse de t'entendre ! Ton message est trop mignon et évidemment dans l'air du temps… Merci ! À bientôt en live. Bisous. Lili
Lili Saint Laurent
4 juillet 2016 @ 22h22
Chers tous deux, merci pour votre présence et vos pensées. Je suis contente de voir que l'iPad a enfin retrouvé le chemin vers le blog :-). Plein de pensées affectueuses en retour et de gros bisous.
halima madouri
30 juillet 2016 @ 9h07
c'est vraiment très émouvant votre manière de s'exprimer et de faire ressortir ce que ressent beaucoup de parkinsoniens sans pour autant pouvoir extérioriser et définir cette ardente volonté de profiter de tous les plaisirs de la vie,tant que c'est possible;et de concrétiser des ouvrages et pouvoir communiquer cette joie de vivre que beaucoup de gens en bonne santé ont perdu;merci d'avoir comme moi ce pouvoir magique d'être positif et de le faire communiquer autour de soi