C’est marrant, car il y a des ritournelles qui me semblent si familières, si proches de mon enfance, mais également de ma vie présente.
« If », de Rudyard Kipling en est un magnifique exemple, comme un phare dans les périodes sombres, un soleil pour les jours heureux. Poème toujours présent à mes côtés, l’œuvre de toute une vie, qui pourrait prétendre l’avoir achevée ?
Si, c’est le conditionnel qui nous permet de souffler, de reprendre corps et espoir, et pour chaque moment de sa vie, une strophe, un couplet, un mot et puis l’instant d’après… un autre. Un miroir pour chaque questionnement qui nous traverse, un début de réponse pour tendre vers la lumière, vers la sagesse, toujours un peu plus…
Je me rends compte en vieillissant que c’est l’exact opposé d’une ritournelle, c’est familier oui, mais c’est d’une grandeur d’âme inégalable ! Face à ce poème, je me sens minuscule et dans le même temps, il m’ouvre un horizon infini, celui de l’espoir, de la beauté de la vie !
Je suis sûre d’une chose, je n’achèverai sûrement pas l’ensemble de ces étapes, mais j’en traverse certaines, momentanément, et ce poème comme une respiration me permet d’en comprendre le sens, l’essence…
IF
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting,
Or being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise:
If you can think – and not make thoughts your aim;
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build ’em up with worn-out tools:
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: ‘Hold on!’
‘ Or walk with Kings – nor lose the common touch,
if neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds’ worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And – which is more – you’ll be a Man, my son!
SI
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent ;
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
Traduction d’André Maurois – 1918
Anonyme
13 septembre 2012 @ 15h18
bravo pour ton optimisme et ta force d'âme.On ne peut que t'admirer….bisous. A-Mie
FreeBook
22 septembre 2012 @ 15h01
vraiment sypma ♥♥♥